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Société d'Horticulture de Ligny-le-Ribault

Société d'Horticulture de Ligny-le-Ribault

Présentation des activités de la Société d'Horticulture de Ligny-le-Ribault


L'OÏDIUM, UN VRAI PROBLÈME CETTE ANNÉE AU POTAGER !

Publié par S.H.L.R sur 2 Octobre 2012, 09:32am

Catégories : #Année 2012

Vous avez certainement tous vu, surtout cette année, une sorte de feutrage blanc qui recouvrait les feuilles de nombreuses plantes aussi bien au potager qu’au verger !

 

Il s’agit d’une maladie cryptogamique due à la prolifération d’un champignon pathogène

qui attaque de nombreuses espèces végétales, et finit par détruire aussi bien les feuilles que les fruits. C’est l’Oïdium ou “Maladie du blanc“, qui se manifeste par un feutrage blanc recouvrant feuilles tige ou fruits.

 

Chaque plante attaquée possède sa propre espèce  de champignon, mais ils ont tous un certain nombre de caractères en commun.

-  Les attaques sont déclenchées par un fort contraste de température jour/nuit  qui entraine de la rosée le matin (mais pas d'humidité sous forme de pluie) et des températures de jour élevées, comprises entre 18 et 27°c.

- L’attaque commence par de petites taches de feutrage blanc sur les deux faces de la feuille. Elles finissent par se rejoindre et former un revêtement continu sur toute la feuille.

- La réduction de surface fonctionnelle des feuilles induit des pertes de rendement importantes et, au minimum,  une qualité moindre des fruits.

 

Cette année, les attaques ont été très fortes sur Chêne, Vigne, Petits pois, Carottes, Concombres (et en général sur Cucurbitacées), en entrainant jusqu’à la production quasi nulle dans certains cas. Le jardin d’ornement n’est pas épargné et la maladie est souvent relayée aussi par les herbes adventices.

Au verger le Cognassier et le Pommier, s’en sortent rarement indemnes en cas de forte attaque.

 

On aurait presque pu croire que les chênes sur qui elle est apparue en premier, alors qu’ils venaient déjà de subir dans notre région de Sologne un fort retard du à des gelées tardives, avaient transmis cette maladie à la vigne tant la synchronisation à été parfaite dans certaines de nos régions.

Il n’en est rien, chaque espèce (ou famille) végétale possède sa propre espèce d’Oïdium comme nous allons le voir ci-dessous en examinant les 3 espèces les plus fréquentes.

 

- L'Oïdium des chênes est,le plus souvent, un complexe d'espèces avec une espèce dominante Microsphaera alphitoOidium-Chene.jpgides.

C’est l’un des premiers à se manifester, mais on peutl’observer tout au long de l’année, aussi bien sur les jeunes pousses que sur le vieux feuillage. Il n’aura la plupart du temps qu’une influence minime sur la croissance des arbres ou sur leur fructification. Il est cependant très spectaculaire sur les chênes indigènes les plus courants de Sologne, Quercus robur (Chêne pédonculé) ou Quercus petraea (Le chêne sessile). On remarque cependant que les chênes américains (Q. rubra, et Q. palustris) étaient beaucoup moins attaqués même lorsqu’ils étaient voisins de peuplements de chênes indigènes.

 Oidium-chene-moyen.jpg

OIDIUM-GROS-PLAN.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les arbres peuvent être blancs en permanence pendant toute la période où ils portent des feuilles, mais on n'envisage pas de moyen de lutte pour ces arbres.

 

- L'Oïdium de la vigne est provoqué par Uncinula (=Erysiphe) necator Feuille-vigne.jpgest particulièrement redouté des viticulteurs, c'est d'ailleurs pour cette raison que les viticulteurs et les arboriculteurs avaient pris l'habitude de planter en bout de rangs des rosiers de variétés connues pour être sensibles à l'Oïdium du rosier (Erysiphe poeltii = sphaerotheca pannosa). Ce n'était pas seulement "pour faire joli"; les rosiers servaient d'avertisseur et les professionnels renforçaient alors les traitement de la vigne ou des arbres fruitiers.

Grains-raisin.jpg

Grains-secs.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette année, en  Champagne, l'attaque se révèle catastrophique pour les viticulteurs non vigilants avec, dans les cas extrêmes, une production quasi-nulle.

  

Même sous abri, Serre ou véranda, on n’échappe pas à cette maladie, et comme l’attaque se déclenche très tôt en saison, l’ensachage de grappes ne permet pas la plupart du temps, d’y échapper. 

Moyens de lutte : Les modèles de prévision du ministère se révèlent souvent peu utilisables, car on se trouve presque à chaque fois dans des situations micro- climatiques "à la parcelle" avec des problèmes de relief et d'exposition.

Le purin de prêle, riche en silicium renforce la paroi des cellules ; mais en cas de forte attaque se révèle insuffisant. Il en est de même du purin d’ortie.

Seul le soufre, encore classé dans les traitements "écologiquement corrects", se révèle efficace quand il est réalisé préventivement ou au tout début de la contamination. On l’utilisait déjà en 1850 sur la vigne et rien n’a vraiment pu le remplacer jusqu’ici.

Il est autorisé en agriculture biologique et peut être employé très près de la récolte car il est réputé totalement biodégradable. Ses actions secondaires sont aussi intéressantes sur un certain nombre d'autres champignons et d'insectes ou d'acariens.
Il agit par vapeur (on dit qu'il se sublime). Le soufre s'achète sous forme de « poudre à mouiller » que l'on dilue donc dans l'eau selon les doses indiquées sur l'emballage ; les augmenter n'améliore pas l'efficacité du traitement. En l'absence de traitement préventif, lorsque la maladie se déclare, il convient de traiter dès l'apparition des premiers symptômes.
L'efficacité baisse très fortement au-delà de 10 à 15 % de surface atteinte.

 

- L’Oïdium des cucurbitacées Sphaerotheca fuliginea

             Oidium-debut.jpg

est caractérisé par la formation de petites taches poudreuses qui apparaissent sur les deux faces de la feuille, pétioles, tiges et même parfois sur fruits de façon relativement discrète.

La réduction de surface fonctionnelle des feuilles induit des pertes de rendement importantes et une qualité moindre des fruits.

Feuille-courgette.jpgoidium-courgette-feuille.jpg

La conservation  des conidies  s'effectue probablement soit sur des cultures de Cucurbitacées  tardives ou précoces assurant le relais, soit sur des adventices.
Le temps d'incubation  étant très court (7 jours), l'épidémie se développe rapidement. La dissémination des conidies (ou conidiospore) assurant la multiplication asexuée des champignons est aérienne et se fait par le vent ou les courants d'air. Pour cette espèce, la température optimale entre 23 et 26 C et alliée à une faible humidité relative, favorisent la maladie.

Moyens de lutte : L’utilisation de variétés résistantes permet la plupart du temps d’éviter de gros dégâts. Quand on travaille sous abri, il est absolument impératif de désinfecter les structures avant toute nouvelle culture.


N. B. Cet article a été réalisé en collaboration avec M. JAVOY de la SHOL

Un grand merci à L. Bouhot à qui j'ai emprunté quelques renseigenments sur internet

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A
pulvériser un mélange de lait 10% + eau 90% ; 2-3 traitements à qlq jours d'intervalle et c'est parti...
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